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Le digital et la data : deux accélérateurs pour l'économie circulaire


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Les accords de Paris nous ont fixé des objectifs ambitieux : réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. La transition énergétique et le développement des énergies renouvelables vont nous permettre de réaliser 55 % du chemin. L'économie circulaire est la clé pour combler les 45 % restants. Et pourtant, le taux de circularité est seulement d’un peu plus de 19% en France, 11% en Europe et 7 % dans le monde. Dans de nombreux secteurs, les modèles circulaires ne sont pas encore pérennes ni rentables. Les acteurs peinent à répondre aux principaux enjeux que sont la transparence et la création de valeur.


  • Comment la digitalisation et la data aident-elles à répondre aux enjeux de traçabilité et de création de valeur ?

  • Quels sont les leviers à actionner ?



1-Comment la digitalisation et la data aident-elles à répondre aux enjeux de traçabilité et de création de valeur ?


Dans un monde où l'information circule rapidement et où les consommateurs et les entreprises sont de plus en plus attentifs à la qualité et au devenir des produits qu’ils consomment, les industriels font face à un premier enjeu qui est l’impératif de transparence et de traçabilité. Répondre à ce double impératif est essentiel pour instaurer la confiance avec les clients et entre les différents acteurs et ainsi créer des marchés robustes pour les produits issus de l'économie circulaire.

Pour les entreprises qui mettent sur le marché des produits fabriqués à partir de matières premières recyclées, il est crucial de savoir si ces matières sont disponibles en quantité suffisante et de bonne qualité. De même, les consommateurs veulent être assurés que les produits qu'ils achètent, notamment ceux ayant plusieurs vies, sont sûrs et de qualité.


Exemples :

  • La consigne pour réemploi des bouteilles, qui fera son retour en 2025 dans certaines régions de France, nécessite une traçabilité rigoureuse pour garantir que les bouteilles retournées sont correctement lavées et réutilisées. Cela implique de tracer chaque bouteille depuis sa mise en marché jusqu'à son retour pour réemploi.

  • Dans un secteur très morcelé comme celui des pièces détachées automobile et où la question de la fiabilité des produits est clé car elle répond à un enjeu de sécurité pour le client final, la traçabilité permet de connaître l’origine des pièces et leur état de fonctionnement, de donner plus de valeur aux produits issus de l’économie circulaire et de rassurer les consommateurs.


Dès lors que la traçabilité est assurée, il est possible de garantir des niveaux de qualité. Etre en capacité de donner cette assurance aux clients est une condition sine qua none au développement du marché : c’est ce qui permettra de toucher un nombre plus large d’acheteurs et d’atteindre des volumes plus importants.

 

Deuxième enjeu clé : la création de valeur qui passe par l’efficience pour que les produits soient attractifs pour les consommateurs et pérennes pour les metteurs en marché. En effet, la principale motivation d’achat des produits issus de l’économie circulaire est le prix. Le consommateur s’attend à des tarifs de 25 à 30 % moins cher que pour un produit neuf. Or, ces produits s’inscrivent dans des chaînes de valeur plus longues et trop coûteuses parce qu’elles ne sont pas encore massifiées.


Le digital et la data permettent de répondre à ces enjeux : la digitalisation permet de connecter les différents acteurs de la chaîne de valeur de l’économie circulaire qui est un modèle multi-acteurs et la data permet d’optimiser les processus de traitement puis de facilite la gestion des stocks de matières recyclables ou de réemploi.


Exemples :

  • Des grands acteurs de l’hôtellerie traitent leur linge via des services de collecte et de lavage qui sont digitalisés. Ces services sont équipés de portiques qui lisent les puces RFID fixées sur le les draps, serviettes, etc...  Un grand groupe hôtelier affirme avoir mieux maîtrisé ses stocks de linge grâce à ce système et a vu son coût de gestion du linge baisser de plus de 30 %.

  • Dans le secteur du réemploi d’emballages, la digitalisation permettrait centraliser les données des multiples acteurs - émetteurs en marché, distributeurs, opérateurs de collecte, de tri, de lavage- et de donner l’assurance à un metteur en marché que ses emballages ont bien suivi le circuit de retraitement et qu’ils sont de qualité. Une telle fiabilité permettrait d’élargir les systèmes actuels très locaux aux leaders de l’agro- alimentaire et de la distribution.


Enfin, les industriels, et notamment les constructeurs automobiles, sont très demandeurs de traçabilité pour répondre aux obligations RSE pour développer des sources de matières premières alternatives. C’est en développant la digitalisation et le traitement de la data que les industriels pourront mettre en place des filières d’économie circulaire efficaces à même d’alimenter leur production.

A retenir :

1. La transparence et la traçabilité sont essentielles pour instaurer la confiance dans les produits issus de l'économie circulaire.

2. Elles permettent de créer des marchés robustes en assurant la qualité et la disponibilité des matières premières recyclées, tout en réduisant les coûts.

3. Elles contribuent à rendre les produits plus attractifs et donc à leur donner plus de valeur, ce qui facilite le passage à l’échelle de l’économie circulaire.

 

 


2-Quels sont les leviers à actionner ?


Nous l’avons vu, la digitalisation et la data impliquent le déploiement d’outils communs ou interconnecté qui autorisent le partage des informations entre acteurs. Il est donc vital de rassembler tous les acteurs de la chaîne de valeur autour d’un objectif commun. La cohésion est le premier levier. Elle permet de construire une filière au sein de laquelle chaque acteur aura sa place et pourra se coordonner avec les acteurs amont et aval. La cohésion et la structure de la filière sont les garants de son efficacité.

 

L’accès à des outils communs pose la question de la différenciation des acteurs et du jeu concurrentiel. Il doit faire l’objet d’une gouvernance assortie d’un cadre juridique qui définit qui accède à la donnée, l’utilise, l’achète ou la vend, etc… C’est un pré-requis à l’existence d’une filière.

 

Le deuxième levier est réglementaire. En fixant des objectifs de recyclage, la loi AGEC a donné l’impulsion de départ qui a permis aux filières de recyclage d’exister. Mais pour qu’elles perdurent, il faut que leur modèle économique se pérennise et que le marché se structure.

 


Conclusion


L'économie circulaire est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les accords de Paris. Le développement de chaque filière de l’économie circulaire nécessite de relever un double défi d’une transparence de l’information entre les acteurs et d’efficience économique. Le digital et la data sont des éléments clés pour relever ces challenges et passer à l’échelle pour contribuer à un avenir plus durable.


Auteurs :



François Marical

Directeur Practice Digital, Kéa Euclyd

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Romain Launay

Directeur, Kéa




Cet article est la synthèse du webinaire de la série Future Up! 2024 avec les interventions de Vincent Voinot, Directeur des Systèmes d'Information, Indra, Anne-Sophie Colin, Directrice d'exploitation, TGW, François Marical, Directeur Practice Digital, Kéa Euclyd, Romain Launay, Directeur Practice Economie circulaire, Kéa.














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