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La taxonomie verte, de l’obligation à l’opportunité d’un impact plus fort des entreprises


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Depuis l’exercice 2022, la taxonomie verte entre dans le champ des obligations des entreprises. Cette méthodologie de classification européenne permet de mesurer la part « verte » des activités d’une entreprise et de comparer la contribution de différents acteurs économiques à la transition écologique afin d’orienter les décisions d’investissement.


Intégrée au ‘Green Deal’ pour permettre à l’UE d’atteindre la neutralité carbone en 2050, la taxonomie et sa mise en place se heurtent à des difficultés et controverses. Entre incertitudes sur les contours des futurs reporting et des implications stratégiques associées, la faible motivation des acteurs pour déployer une réglementation pressentie comme déceptive dans sa première mouture (car le premier calcul de la part verte sera faible) ou encore le manque de précision et la lourdeur des textes, les espoirs suscités par cette « proto-comptabilité écologique » retombent d’un cran.


Elle s’inscrit pourtant de façon cohérente dans une trajectoire pour atteindre des objectifs environnementaux qu'il est difficile de remettre en cause.


Taxonomie verte, quels enjeux pour les entreprises ?


A très court terme, la taxonomie verte constitue une obligation de reporting pour les entreprises éligibles. A moyen terme, elle contraindra certainement à la formalisation d’une trajectoire environnementale claire.


L’arrivée de la taxonomie verte renvoie à la nécessité de s’organiser entre dirigeants et autres fonctions de l’entreprise, pour appréhender les évolutions suivantes :

  1. Transparence - Une transformation des reporting intégrant une part extra-financière plus significative

  2. Financement - Un accès à des financements qui sera progressivement conditionné aux engagements de durabilité

  3. Notoriété - La réduction des risques de « name and shame » en effectuant un reporting complet avec une méthode opposable

  4. Anticipation - Une opportunité pour devancer les futures réglementations / mécanismes d’incitation qui reposeront sur la taxonomie

Aujourd’hui, la taxonomie concerne les acteurs des marchés financiers et les entreprises de plus de 500 employés soumises à l’obligation de publication de la Déclaration de performance extra-financière (DPEF). La CSRD, directive européenne, élargira le périmètre d’éligibilité par les obligations de reporting ESG. A l’horizon de son application en 2025, la taxonomie concernera 50 000 entreprises européennes.


Un levier de transformation en profondeur des activités de l’entreprise


La taxonomie verte est une profonde évolution de l'appréciation de la performance des entreprises. Bien plus qu’une question de reporting et de transparence, elle constitue un levier intéressant pour faire décroître certaines activités "non vertes" par le biais du financement.

Elle apparaît comme une nomenclature favorisant l’essor de nouvelles réglementations à l’avenir. Par exemple, la catégorisation des activités « vertes » et « non vertes » pourrait permettre la mise en place d'une fiscalité discriminante entre ces deux activités.

Inéluctable, cette réglementation va pousser entreprises et dirigeants responsables à s’emparer de la taxonomie verte comme d’un levier de transformation en profondeur. En ce sens, nous identifions 4 postures classiques en fonction de l’ampleur de la transformation du modèle opérationnel et de la communication associée, à anticiper de manière fine selon les enjeux de chaque entreprise.


Une étude réalisée par Ylios et par l’équipe du programme Changemaker Companies d’Ashoka


Auteurs :


Jörg Ohleyer

Partner Kea & Partners


Guilaume Bouvier

Partner Kea & Partners Lyon

François Maisonneuve

Partner Kea & Partners


Yoram BOSC-HADDAD

Partner Kea Ylios


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